La carte mains libres a 20 ans !

Tout commence en 2001. Laguna II vient d’être commercialisée. L’enjeu de la berline : incarner la « voiture à vivre » du 21e siècle. Seulement voilà, pour ses concepteurs, le projet manque encore d'une ou deux touches d’innovation. C’est à ce moment-là que Bernard Dumondel, chef de produit, a une idée. Une évidence même !  Quelques temps avant le lancement, il séjourne dans un hôtel au Luxembourg. En utilisant la carte magnétique de sa chambre, il se demande : pourquoi ne pas remplacer la clé d’une voiture par un badge sans contact ? Le concept de la carte mains libres vient de voir le jour. Présentée sous la forme d’un prototype, son idée enthousiasme la direction générale du Groupe. Le projet est adopté et le brevet déposé dans la foulée.

Derrière son enveloppe minimaliste en plastique, la carte mains libres cache en réalité un cœur électronique très sophistiqué. Ce dernier est programmé pour « dialoguer » en permanence avec la voiture. Lorsqu’on l’approche du véhicule, le badge est détecté par des récepteurs-émetteurs placés un peu partout à l’extérieur et à l’intérieur de la voiture. Le cœur émet alors un signal radio contenant un code d’accès. Si le code est reconnu par la voiture, le déverrouillage des serrures est déclenché. Toute cette opération ne dure que 80 millisecondes. Moins de temps qu’il n’en faut pour cligner les yeux ! Lorsque le porteur de la carte mains libres sort de son véhicule, le calculateur interroge à intervalles réguliers le badge. Le but ? Savoir s'il est toujours à proximité. Dès que ce n’est plus le cas, le calculateur ordonne la fermeture des portes

Dans les mois qui ont suivi sa sortie, la première version de la carte mains libres a rencontré quelques déconvenues. Son signal pouvait être facilement brouillé par l’environnement, comme les néons d’un parking. Pourtant son cahier des charges avait tenu compte de plus de 6 000 retours de clients. Reste que Renault a manqué de temps pour créer des prototypes de cartes représentatifs, les tester dans tous les cas de figures et corriger les zones d’ombres. Pas de quoi refroidir les ingénieurs du Losange ! Par la suite, la carte mains libres s’améliore : l’étanchéité est garantie, la solidité du boîtier est renforcée tandis que le déverrouillage à l’approche peut être déverrouillé depuis l'ordinateur de bord. Petite astuce également : une clé de contact est dissimulée dans le badge. Enfin, la carte mains libres permet d’écourter le passage en atelier. Comment ? Elle mémorise le numéro de série de la voiture, son immatriculation, les coordonnées de son propriétaire ainsi que ses équipements, son kilométrage ou encore sa pression de pneus.

Après Laguna II, c’est au tour d’Espace et de Vel Satis. Puis, c’est au reste de la gamme d’en profiter. À l'heure actuelle, où le smartphone semble prédisposé à remplacer le badge, Renault a choisi de jouer la carte de la complémentarité entre les deux objets. Pour quelle raison ? Les chiffres. En 2021, près de deux véhicules Renault vendus sur trois étaient dotés de la carte mains libres. De quoi prouver l’attachement des clients à cet accessoire qui fête ses 20 ans !